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Les systèmes territorialisés d’innovation face à la crise sanitaire du covid-19: les nouveaux défis organisationnels dans le secteur de la logistique
Contexte : La crise sanitaire majeure va révéler de nombreuses transformations culturelles et sociétales. Ces transformations sont institutionnelles, économiques, sociales, environnementale et ne peuvent passer que par une mutation radicale du rapport aux métropoles et aux territoires.
Objectif : Le covid 19 montre les possibilités nouvelles de télétravail, incite à la régionalisation des chaines de valeur, invite à développer davantage l’économie circulaire et la souveraineté territoriale sur des biens essentiels. Face à cela, comment les systèmes d’innovation se construisent-ils, émergent-ils et créent-ils de nouvelles organisations de travail? Comment les évolutions actuelles marquées par de nouvelles logiques institutionnelles forment-elles de réels systèmes de compétences?
l’objectif du dispositif est double:
-Mieux saisir la notion de systèmedans le secteur de la logistique en distinguant les nouveaux acteurs, liens, proximités que le covid a directement ou indirectement créés. La crise actuelle met particulièrement en exergue ce besoin de système;-Mieux saisir les nouvelles dynamiques d’innovationà travers le concept de capacitéd’apprentissage: les pratiques d’internalisation des connaissances ont été remodelées par le télétravail et de nouvelles pratiques organisationnelles. Le DUI mode (doing, using, interacting) prend tout ton sens, mais ne se limite pas à ces trois modes d’apprentissage. Il ne cesse justement de se réinventer grâce à de nouvelles pratiques observées (learning by collaborating, learning by creating, etc).
Partant de l’hypothèse principale qu’une reconfiguration des systèmes d’innovation est essentielle pour lutter contre la crise sanitaire actuelle, un secteur nous semble primordial, particulièrement dans l’Oise, premier département touché par le Covid 19en France: celui de la logistique. La logistique est vitale en cette période de confinement pour poursuivre un approvisionnement optimal des magasins ouverts (alimentation, pharmacies). Dans ce secteur, les frontières de l’innovation ne se situent pas surdes investissements lourds mais basculent sur des boucles d'apprentissage dépendant du niveau de partage des savoirs. Ce sont ces boucles d’apprentissage basées sur des capacités d’apprentissage qui nous interpellent et qui nécessitent d’être approfondis par le biais d’enquêtes de terrain réalisées au sein de plusieurs entrepôts logistiques qui n’ont jamais fermés durant la période de confinement. L’innovation est composée de plusieurs stades intereliés par le biais d’effets de retour. Elle ne s’achève pas lorsque la phase de diffusion/imitation est terminée. Au contraire, les actions innovatives sont influencées par les interactions entre acteurs économiques. En temps de crise, ces acteurs ne sont plus exactement les mêmes, ils s’élargissent selon les besoins des salariés. Parallèlement, il n’est plus à prouver que la capacité d’acquisition de nouvelles compétences prend le pas sur la détention du stock de connaissances ou dans l’accès à l’information. Là aussi, dans un contexte de crise, ces nouvelles compétences ne se limitent pas au seul secteur de la logistique et du transport. C’est tout un large réseau, territorialisé, institutionnalisé, marqué par de fortes solidarités et un capital social important, qui permet au système de se transformer en système d’innovation et de construction de compétences dans ce secteur. Pour cela, nous souhaitons comprendre et analyser les méthodes et l’organisation du travail de ce secteur (méthodes/liens/collaborations internes/externes/gouvernance) prouvant à la fois un besoin de système fort et de nouvelles compétences organisationnelles.
Partenaire : CRIISEA UR UPJV 3908
Vanessa CASADELLA